Sud LIPEZ et SALAR de UYUNI
Ce matin, départ à 06h30 de San Pedro de Atacama pour passer la frontière Bolivienne. Après avoir ramassé 2 autres touristes à leur hôtel, le minibus prend enfin la route pour... s'arrêter à quelques kilomètres ! En effet la route est fermée par une barrière, et n'ouvre qu'à 8h... d'où l'intérêt de partir si tôt !
Mais en attendant, l'agence nous prépare une délicate attention : un petit-déjeuner au bord de la route, que nous prenons en assistant au LEVER du soleil ! (C'est assez rare de notre part pour que je le précise !!! ).
Il doit faire dans les 4 degrés, donc autant dire que nous finissons le petit dej dans le bus !!!
Puis nous prenons enfin la route pour la frontière. Il faut monter en altitude, et nous contournons le fameux volcan Licancabur, posé à 5916m d'altitude.
(@ Papa, tu nous en avais parlé, on l'a bien vu ! Certains l'ont gravi au départ de San Pedro, nous n'avons pas tenté l'aventure ! On se demande pourquoi.. )
Arrivés au poste de frontière pour sortir du Chili, tout se fait à l'abris dans un grand hangar, ils sont organisés et ont même une table de ping pong pour s'occuper ! En revanche pour entrer en Bolivie..... Brrrrr un froid glacial ! Le poste se situe sur un grand plateau, à 4600m d'altitude, avec un vent terrible ! C'est une petite maison au milieu de nulle part, et il faut patiemment attendre son tour dehors ! Une fois le graal enfin obtenu, nous sommes transférés dans des 4x4 et l'aventure bolivienne commence !
Nous sommes 6 + le guide Pedro dans notre 4x4. Nous tombons sur un couple du Costa Rica, très sympa. (Ce qui nous permettra d'ailleurs de préparer notre dernière escale du voyage grâce à leurs conseils !). Il y a aussi 2 autres 4x4 avec qui nous ferons la route. Ce sont principalement de jeunes anglais et allemands, qui ont l'air cool
Une fois les sacs montés et attachés sur le toit, c'est parti pour la découverte du Sud Lipez !
Nous sommes toujours très proches du volcan Licancabur, et à côté de ce mastodonte, les autres montagnes paraissent toutes petites ! D'ailleurs Pedro nous a bien fait rire en nous désignant ce qui paraissait comme une petite colline : "Vous voyez ce petit dôme, là ? Eh bien il fait la hauteur du Mont Blanc !!!" Nonnnnn, incroyable !
Ici, une altitude de 4800m paraît presque ridicule !!! Ça nous met dans l'ambiance… et oui nous sommes dans le fameux "Altiplano". Le mot seul invoque des paysages éternels de plateaux arides, entourés par les sommets andins. Il paraît que l'on appelle la Bolivie "le Tibet des Andes", ceci explique cela !
Le fameux 'Mont Blanc'
Pedro notre chauffeur, bien équipé pour le froid ! Vous remarquerez toutes les babioles qui pendent devant le pare-brise, et qui n'ont pas l'air de le gêner du tout !
Nous aussi nous sommes équipés pour le froid ! (Quand je pense qu'au moment où j'écris cet article, la France connait la canicule !!! On vous envierait presque !!!)
Nous nous arrêtons devant la "Laguna blanca", qui est en partie gelée !
Ca ne se voit même pas qu'on a froid !!!!!
Puis la "Laguna verde", à 4350m, balayée par les vents qui brassent l'arsenic en suspension (oui oui, vous avez bien lu, de l'arsenic!) et lui donnent cette couleur intense.
L'arsenic, vous croyez ?
Puis nous traversons la "Valle de Dali", exceptionnelle, on se croirait dans un de ses tableaux !
Ce ne sont que des pistes, notre guide assure, on voit qu'il aime s'amuser, au plus grand bonheur de Jc !
Comme nous sommes montés très vite en altitude, nous suivons les conseils de l'agence : Boire de la 'Chachacoma' (une herbe trouvée à San Pedro, qui est connue pour diminuer les effets du fameux mal des montagnes… je l'ai préparée la veille en infusion, et c'est bien dégueulasse ! ). Et aussi mâcher des feuilles de coca… Alors non, nous ne tombons pas dans la drogue
. Mais ici, c'est très courant de mâchouiller à longueur de journée ces feuilles de coca, qui aident également à supporter l'altitude (toutes aussi mauvaises au goût !!! Et pour la petite histoire, la feuille de coca est aujourd'hui considérée comme produit stupéfiant par les pays européens au même titre que la cocaïne !
).
Puis nous arrivons sur un site de fumerolles, qui, dans l'air glacé, sortent des entrailles de la terre dans un bruit de soupape de cocotte-minute ! Sans parler des chaudrons ou cuvettes de boue bouillonnante. Site Impressionnant, et comme l'a si bien fait remarquer Maïlys, le site n'est absolument pas balisé par des barrières, panneaux, ou cordes, comme en Nouvelle-Zélande... donc beaucoup plus agréable (mais plus dangereux aussi ).
Puis un petit tour à une source d'eau chaude. Aucun de nous n' a eu le courage de se mettre en maillot !!!
Nous arrivons à l'hôtel pour le déjeuner et découvrons l'endroit où nous passerons la nuit à 4200m : des dortoirs de 6 personnes, pas de chauffage, 2h d'électricité ce soir de 19h à 21h, pas de douche evidemment, et 2 toilettes (plutôt rustiques, je vous laisse imaginer) pour une vingtaine de personnes . Ça promet d'être fun ! Mais nous étions avertis, et ce n'est pas un problème pour nous, ça fait partie de l'aventure. Pour le moment, notre seul problème est juste de savoir s'il y a assez de sacs de couchages pour tous !
Les températures seront négatives cette nuit !
Après un déjeuner délicieux et quelques parties de cartes (pendant que les guides faisaient la sieste ), il est temps de partir visiter la "Laguna colorada", vaste plan d'eau de 60 km2, aux couleurs rosées. Ce sont des algues microscopiques, base de nourriture des flamants roses, qui réagissent à la lumière en produisant du bêtacarotène (merci le guide !!!).
Beaucoup de flamants roses et lamas y vivent en parfaite harmonie ! (Forcément, les uns dans l'eau, les autres dehors !) . Nous y restons jusqu'au coucher du soleil pour admirer les teintes rosées.
Messieurs les curieux (Vous remarquerez que le 1er a mis son nœud papillon !)
Après le dîner : Parties de cartes et conversations autour du mini poêle pour se réchauffer. Il règne un doux mélange de nationalités, et tout le monde parle à tout le monde comme il peut (anglais, espagnol, allemand, avec les mains… ), c'est très bon enfant.
Bientôt le couvre-feu, plus de chauffage ni lumière, chacun se prépare à la nuit : On cumule les couches de fringues, et on saute dans les duvets, avec la frontale à portée de main
Et la nuit commence ... lonnnnnngue nuit !!!! Depuis cet aprèm, Jc a déjà bien mal à la tête à cause de l'altitude et cumule les cachets et la chachacoma sans beaucoup d'amélioration. Vers 1h, il se lève pour vomir...
De mon côté, je me couche en ayant mal à la tête, mais néanmoins persuadée que tout ira bien ! Et à 3h, c'est mon tour !!! Les nausées me réveillent, avec la sensation que ma tête va exploser... Le mal des montagnes me gagne aussi !
Oh nonnnn, il faut sortir du duvet, dans le froid, trouver la frontale, les chaussures, et direction les toilettes...
Alors comment dire... Déjà, être malade dans le froid, dans le noir, dans des toilettes pourries, c'est pas le top... mais ce n'est pas fini ! Alors que je pensais être au bout de ma vie , j'entends quelqu'un qui entre dans le toilette à côté, malade apparemment, et qui... comment dire... commence à se vider lui aussi, mais... par l'autre côté si vous voyez ce que je veux dire !!!
Je crois qu'on a partagé un grand moment de solitude tous les 2.... ou plutôt devrais-je dire un grand moment de partage de galère !!! Je me suis même surprise à en rire, penchée sur ma cuvette, emmitouflée dans mes multiples couches de pulls, veste, et frontale!!! (La tenue idéale, n'est-ce pas !!!)
Ah la la... ça fera des souvenirs !!!!
Heureusement les enfants n'ont eu aucun symptôme et ont bien dormi...
Le réveil sonne à 5h45 pour tous, on saute dans les chaussures, et on charge les voitures. (Le fait de dormir tout habillés avec la veste a cet avantage d'être vite prêts le matin ! ). Petit dej (autant dire que nous passons notre tour...) au lever du soleil…
Aujourd'hui, nous roulons beaucoup, avec quelques stops pour admirer des paysages atypiques :
D'abord un lac de sel, impressionnant, c'est un avant-goût de ce qui nous attend demain au Salar .
Puis une formation de roches, représentant tantôt un chameau, tantôt ce qu'ils ont surnommé 'la coupe du monde' (moi je vois plutôt une tête qui fait peur…), etc. En faisant un peu d'escalade, on a une superbe vue sur la vallée !
Nous faisons une balade à pied dans une vallée perdue, c'est magnifique, entre roches creusées, ruisseaux gelés et canyon…
Nous rejoignons à pied une petite maison où nous prenons le déjeuner. Un festin ! Je suis encore impressionnée de voir ce qu'ils arrivent à cuisiner au milieu de nulle part !
Notre resto :
Nannn… je déconne… C'est bien mieux que ça !!! :
Après manger, nous passons au Canyon de l'Anaconda. Un semblant du grand canyon, quand même, non ?!
Puis nous faisons un arrêt dans le petit village de Julaca, perdu au milieu de l'altiplano, perché à 3665m, avec 66 habitants recensés ! Les maisons sont en Adobe, et les seuls commerces sont 2 petits bars, dans lesquels nous buvons un coup, pour faire marcher le business !
C'est sur le passage de tous les touristes se rendant au salar d'Uyuni…
Julaca, c'est aussi une ancienne station de trains à vapeur. Aujourd'hui, la voie ferrée traverse le village, et la seule activité des habitants est de regarder passer LE train de marchandises journalier, qui ralentit mais ne s'arrête plus au village…
Et bien sur, un terrain de foot !!!
En fin d'après-midi nous arrivons enfin à l'hôtel tant attendu, car entièrement construit à base de sel ! C'est très bien fait : les murs, les tables du restaurant, les lits… complètement atypique !!!
Nous avons même droit à une douche tiède ! Un bonheur de pouvoir se laver après 2 jours couverts de poussière à rouler sur les pistes !!
Et encore un chien à prendre dans le sac à dos !!!
Quand les nuages jouent à la mer déchainée …
Le lendemain le départ est prévu à 5h30, afin d'arriver au lever du soleil à la isla Incahuasi, une "île" de cactus, située au beau milieu du désert de sel.. Top !!!
Le jour se lève à peine quand nous arrivons au sommet de l'île, entourés de cactus, et nous découvrons petit à petit l'étendue majestueuse du Salar d'Uyuni qui se révèle à nous grâce aux rayons du soleil. Magique…
Après avoir réalisé où nous nous trouvons, nous n'avons qu'une envie, redescendre, et se perdre au milieu de cette étendue d'un blanc immaculé !
Mais c'était sans compter sur la surprise des guides, qui nous ont préparés un petit-déjeuner au beau milieu du désert de sel....
Le Salar d'Uyuni : "le désert blanc".
Après une balade dans ce désert si particulier, nous passons 1h à faire toutes sortes de photos et vidéos sur le sel (un peu débiles, mais rigolotes quand même !!! ).
Voici nos oeuvres !
Et nos montages vidéos !!!!
Après les poses photos et une fois rassasiés de ce magnifique spectacle blanc, il est temps d'avancer. Nous passons devant le monument du Paris Dakar. En effet durant plusieurs années, les concurrents ont parcouru l'Amérique latine et Uyuni fut une étape majeure. Ce rallye est souvent controversé/critiqué, mais j'avoue aimer le suivre ! Et devant les drapeaux ralliant toutes les nationalités, petit frisson !!!
Ce beau périple touche presque à sa fin… Après un repas dans la ville d'Uyuni, nous allons visiter le cimetière des trains :
Sur fond de paysage désertique, rouillent de vieilles carcasses de wagons et locomotives à vapeur, utilisées pour transporter le minerai vers le Chili jusque dans les années 1940. Une vision façon Mad Max . Là aussi, c'est un plaisir pour les photos et mises en scène !!!
Ainsi s'achèvent ces 3 jours dans le sud bolivien et le désert d'Uyuni…
Encore une fois, nous en avons pris plein les yeux, avec tous ces paysages si différents et uniques. Et tout ça en seulement 3 jours !
La suite de notre périple en Bolivie dans le prochain article .
Plein de bisous à tous de nous 4, et merci de nous suivre avec tant d'assiduité !!! Plus que 2 mois, courage !
Au fait, pour ceux qui m'ont demandé, l'année scolaire se termine bien pour les enfants : Nicolas passe en 1ère avec option tour du monde, heu… scientifique et Maïlys en 4ème comme prévu ! Ca, c'est fait !!!!!